Évaluation de l’agroécologie : aperçu des initiatives existantes et grandes questions en matière de recherche

mai 6, 2020

La question de l’évaluation des initiatives agroécologiques ne date pas d’aujourd’hui. Le besoin de rendre compte des nombreux potentiels de l’agroécologie et de la façon dont elle peut faire face aux multiples défis économiques, sociaux et environnementaux actuels a amené nombreux acteurs, de la société civile, du monde académique jusqu’au monde politique, à se pencher sur cette question. 

On note notamment un essor de l’attention portée à l’agro-écologie à l’échelle internationale depuis 2013. En 2014, l’organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nations-Unies (FAO) organise un premier Symposium international sur le thème de l’agroécologie, puis des symposiums régionaux dans différentes région du monde. En 2018, un second Symposium international est organisé et abouti à la naissance d’une initiative mondiale de passage à échelle de l’agroécologie (Scaling-up Agroecology Initiative). L’année 2019 fut à son tour marquée par la publication du tout premier rapport du Panel d’experts de haut niveau du comité de la sécurité alimentaire mondiale (le HLPE) portant spécifiquement sur l’agroécologie. 

Figure : Vue d’ensemble de méthodologies et initiatives existantes en matière d’évaluation des initiatives agroécologiques (cartographie non exhaustive)

Aujourd’hui, il existe de nombreux travaux de recherche, méthodologies et programmes dans le domaine de l’évaluation de l’agroécologie (Fig.).

L’enjeu pour AVACLIM est de construire sur cet existant, de créer des synergies avec ces initiatives, pour répondre aux attentes en matière d’évaluation de l’agroécologie. Il s’agit en premier lieu d’un travail de recensement des outils et méthodologies existants, mais aussi des résultats et recommandations des nombreux travaux de recherche. 

L’ensemble de ces initiatives mettent en avant les défis de la recherche, de l’opérationnel et du politique, pour aborder la nature complexe et interdisciplinaire de l’agroécologie. Ces défis sont :

  • le besoin de décloisonner les savoirs pour assurer l’interdisciplinarité et une vision systémique
  • Assurer la co-création et le partage des connaissances, en veillant à intégrer connaissances locales-traditionnelles et scientifiques = rôle clé de la recherche-action
  • Vulgariser, communiquer les résultats auprès du grand public et des décideurs = importance de l’interface science-politique; de la recherche à… l’action !

Enfin, ces initiatives soulignent les manques et besoins actuels pour mettre à échelle l’agroécologie, notamment :

  • Besoin de multiplier les analyses comparatives, révélant les potentiels des initiatives AE
  • Besoin de cadres de compréhension nouveaux et innovants, prenant en compte la complexité et l’interdisciplinarité propre à l’agroécologie, élaborés par un large nombre d’acteurs 
  • Importance de l’articulation entre les différents niveaux d’action : des initiatives locales, aux politiques nationales, aux agendas internationaux.

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